Pape Matar Diallo répond à Waly Diouf Bodiang
À Waly Diouf Bodian
Monsieur le Directeur,
Sérieusement, vous pensez vraiment que j’ai du temps à perdre pour “écorner l’image du gouvernement”?
Soyons clairs : je ne peux pas écorner l’image de mes serviteurs.
Je peux seulement leur rappeler les principes pour lesquels nous nous sommes battus: la rigueur, la transparence et la priorité donnée au peuple.
Mais revenons au fond.
La question n’est pas de savoir si un meeting “impacte” la marche du pays, mais quelle image il renvoie à ceux qui souffrent.
Aux jeunes déguerpis, aux pères et mères de famille jetés dans la précarité, à cette jeunesse qui n’attend plus des discours mais des solutions.
Pendant qu’elle cherche un avenir, vous préparez des estrades, des affiches, des pancartes… Belle pédagogie, vraiment.
Et d’ailleurs, parlons-en. Quelle image renvoyez-vous à ces pères de famille qu’on a déguerpis, il y a à peine quelques semaines, du lieu même où vous comptez organiser votre meeting ?
Ainsi donc, un citoyen sénégalais qui, faute de perspectives, occupe un espace public pour gagner sa vie dignement est expulsé sans ménagement,mais les hommes politiques, eux, peuvent le privatiser pendant cinq jours pour y rassembler leurs militants.
C’est ça, l’image que vous voulez renvoyer ? Celle d’un pays où le politique se réserve les places publiques, et où le peuple n’a même plus le droit d’y survivre ?
Et puisque vous parlez d’“efforts” pour redresser le pays, permettez une petite curiosité citoyenne :
combien gagne un Directeur du Port autonome de Dakar, avec ses avantages ?
Juste pour que je puisse, moi aussi, mesurer la profondeur du “sacrifice” consenti au nom du peuple.
Parce qu’entre les mots “austérité” et “avantages cumulés”, il y a souvent un fossé que seule la transparence peut combler.
Je ne suis pas constant dans mes critiques par plaisir, je le suis par conviction.
Hier, quand Macky Sall organisait ses shows politiques, je les dénonçais
Aujourd’hui, je dis la même chose.
Ce qui change, ce n’est pas mon discours c’est votre position, et apparemment, votre mémoire auditive, quelque part sélective.
Je ne parle pas contre des hommes, je parle pour des principes.
Et tant que ces principes seront piétinés par la politique-spectacle, je continuerai à parler.
Libre, entier, et surtout, sans camp à défendre, si ce n’est celui du peuple.
Mon discours ne varie pas.
Alors parler de “posture nouvelle”, c’est juste choisir la simplicité et les raccourcis.
Les régimes changent, mes convictions demeurent.
Et vous savez, dans ce pays, dès qu’un citoyen ose questionner, on le traite d’insolent, parfois de corrompu ou de marionnette, selon l’angle qui arrange.
Ce n’est pas nouveau.
Ce n’est pas nouveau.
Mais il serait temps, Monsieur le Directeur, de vous réconcilier avec la complexité, et d’abandonner cette simplicité commode qui réduit toute critique à une attaque.
Vous n’avez pas une image à préserver,
vous avez un pays à redresser.
Ne perdons pas de temps.
Dans un pays où tout est à reconstruire, même le samedi devrait être un jour ouvrable, un jour pour travailler, pas pour parader.
PS À ceux qui ressortent mes propos sur le meeting que Pastef avait organisé à l’époque où il était dans l’opposition pour crier à l’incohérence, je leur dis simplement : vous n’avez rien compris.
Comparer un parti d’opposition qui manifeste pour exister à un parti au pouvoir qui festoie pendant que le peuple souffre, c’est tout simplement absurde.
- Un parti au pouvoir a des responsabilités, un pays à gérer, des urgences à traiter et des signaux à donner.
- L’opposition, elle, par essence, est dans la contestation ; le pouvoir, lui, doit être dans l’action et l’exemplarité.
- À moins, bien sûr, que vous ne vous considériez toujours dans l’opposition et alors là, il y a véritablement un problème.
- Allez donc réécouter ce que je disais des tournées économiques de Macky Sall, et comparez avec ce que je dis aujourd’hui.
- PMDÉTERNEL INDIGNÉ
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